Après 18 jours d’une grève totale suivie dans l’ensemble des prisons israéliennes par la majeure partie des prisonniers politiques palestiniens, le mouvement a pris fin.
La grève a été très dure, les autorités pénitenciaires israéliennes ont fait des pressions énormes sur les prisonniers afin qu’ils recommencent à s’alimenter :
– odeurs alléchantes de nourriture sous les fenêtres des cellules,
– privation du sel que les détenus avaient mis de côté pour la grève,
– obligation de s’alimenter pour ingérer des médicaments (et en conséquence déplacement des détenu-e-s malades alors déclaré-e-s non-grévistes),
– refus d’hospitalisation des grévistes malades, comme à Ramle où 17 prisonnières se sont vues refuser des soins médicaux.
Il semble que les autorités pénitenciaires israéliennes aient accepté de discuter une partie des revendications des grévistes, prison par prison, et que déjà certaines décisions aient été prises pour rendre moins inhumaines les conditions de détention des prisonniers palestiniens.
Rappellons qu’il y a actuellement environ 7500 prisonniers politiques palestiniens, hommes, femmes et aussi des enfants, détenus dans les prisons israéliennes dans des conditions intolérables.
Leur mouvement avait pour objectif -humanitaire- le respect du droit des prisonniers par les autorités israéliennes.
Voici le communiqué posant leurs revendications, avant le début de la grève :
Lettre du Comité pour les familles de prisonniers politiques et détenus de Cisjordanie au monde libre et démocratique
Chers amis,
Sujet : Prisonniers politiques palestiniens dans les prisons israéliennes.
Les prisonniers politiques palestiniens dans les prisons israéliennes sont soumis à des conditions inhumaines violant à la fois les lois Internationales et Israéliennes.
7500 prisonniers politiques palestiniens actuellement dans les prisons israéliennes vont commencer une grève de la fin au cours de la deuxième moitié du mois d’août pour protester contre les violations de leurs droits et pour demander qu’Israël suive la loi concernant le traitement des prisonniers.
Voici leurs exigences :
– 1. Demande que les gardes des prisons arrêtent immédiatement de battre les prisonniers dans leurs cellules, les courtilles et pendant les transferts entre les prisons. Demande que les gardes cessent immédiatement d’envoyer des gaz lacrymogènes dans les cellules, les courtilles et pendant les transferts entre les prisons. Demande que les gardes cessent immédiatement d’entrer dans les cellules avec des fusils dans le but d’intimider desprisonniers.
– 2. Demande l’arrêt immédiat des fouilles au corps intégrales à chaque fois qu’un prisonnier sort ou rentre dans une cellule.
– 3. Demande l’arrêt immédiat de l’isolement pour de longues périodes, parfois des mois ou même des années.
– 4. Demande que les confiscations de l’argent des prisonniers, l’interdiction des visites, l’extension du maintien en cellule pour des "crimes" tels que le chant ou l’expression orale trop forte cessent immédiatement.
– 5. Demande que les prisonniers malades aient un accès immédiatement aux soins adaptés et que la rétention de médicaments cesse immédiatement.
– 6. Demande que tous les prisonniers puissent recevoir la visite de leur famille. Au delà il est demandé que le voyage de/vers la prison pour les familles de prisonniers soit organisé pour en limiter la durée. Demande que le déshabillage pour fouiller les visiteurs de manière systématique cesse et que les prisonniers soient autorisés à plus d’un visiteur tous les 2 semaines.
– 7. Demande que le système de communication entre les prisonniers et les familles en visite s’améliore. Aujourd’hui les prisonniers sont séparés de leurs visiteurs par une vitre et un grillage métallique qui ne permettent pas de se voir correctement et rendent presque impossible l’audition.
– 8. Demande que les régimes alimentaires des prisonniers soient adaptés aux particularités médicales.
– 9. Demande que les objets pouvant être reçus par les prisonniers de leur famille fassent l’objet d’une liste et ne soient plus acceptés au seul bon vouloir du gardien.
– 10. Demande que les enfants prisonniers soient séparés des prisonniers adultes et qu’il y ait une séparation entre les prisonniers politiques et ceux de droit commun. Ces conditions de détention violent les lois des prisons israéliennes comme le droit international.
Les familles de Prisonniers Politiques Palestiniens vous demandent de vous joindre solidairement à nos fils, filles, pères, mères, frères et sœurs et de nous aider à faire pression sur l’Etat d’Israël pour que cessent ces violations des lois et pour obtenir un traitement humain des prisonniers palestiniens.
Nous vous demandons de nous aider dans cette campagne en envoyant des lettres des fax, des mails ou en téléphonant au gouvernement israélien pour protester contre le traitement des prisonniers politiques palestiniens et pour demander d’accéder favorablement aux demandes des grévistes de la faim.
L’adresse des toutes les ambassades israéliennes peut se trouver :
http://www.embassyworld.com/embassy/israel1.htm
Pour plus d’information appeler + 972 2 277 4602, consulter le site temporaire http://www.palsolidarity.org/prisoners
ou envoyer un email info@palsolidarity.org